Parce que cela a été maintes fois répété au cours des 6 mois d’oraux dédiés à la maturation de cette décision, je crois pouvoir dire sans forfanterie que l’effet “waouh“ provoqué par le geste architectural a clairement joué en faveur des outsiders que nous étions sur ce concours pour la construction de la Cité des Climats et Vins.

Situé au cœur d’un parc à la lisière de Beaune, notre “vrille“ blanche renvoie à l’idée de mouvement et de découverte. Elle s’affirme comme un belvédère sur la Bourgogne qui attirera autant les passionnés du vin que les promeneurs recherchant une visite originale et séduisante dans un bâtiment qui s’appréhende par l’extérieur et se déguste par un parcours dedans/dehors jusqu’à dominer la canopée environnante.

L’une des caractéristiques fortes du lancement de ce projet est d’avoir réuni de très nombreux acteurs locaux; la ville de Beaune, les conseils régionaux et départementaux mais aussi l’interprofession des vins de Bourgogne et de nombreux mécènes. Aussi est-il probable que le jury ait été séduit par la proposition d’une réalisation qui signe l’esprit de la Bourgogne, comme un manifeste de l’incroyable richesse de ce terroir. Qui plus est portée par une équipe composée d’entreprises locales engagées à faire de cet ouvrage un lieu qui symbolise cette région.

Mais aussi par une conception architecturale inspirée de la vrille de la vigne qui offre une promenade ancrée dans le sol mais favorisant une ascension initiatique s’ouvrant sur un panorama 360° sur les paysages bourguignons. Enfin, par notre engagement à n’utiliser que des matériaux produits localement à partir de ressources du territoire (matériaux bio-sourcés, agrégats de comblanchien, bois et chanvre régionaux…),.

Je crois aussi que le jury a été sensible à un parti-pris constituant une prouesse technique qui rappelle que la Bourgogne est aussi une terre d’excellence.
La Cité des Climats et Vins met à profit des techniques utilisées pour les ouvrages d’art – les grandes rampes en béton, le porte-à-faux du dernier niveau… font ainsi appel aux techniques de construction d’un pont. La diversité des techniques constructives mise en œuvre – socle en béton habillé de pierre de 17 cm, grande dalle d’exposition n’incluant que quatre poteaux porteurs, toiture terrasse supportant 60 cm de pleine terre, façade extérieure en ossature bois, garde-corps en béton, tout participe à faire de cette réalisation une œuvre hyper technique.

Une technicité qui n’oublie pas de répondre aux enjeux de construction durable. Si l’on exceptait les énergies requises pour la scénarisation des expositions, le bâtiment en lui-même serait certainement référencé en bâtiment passif.

Reposant sur la complémentarité de toutes les équipes engagées sur ce projet et la complicité que nous avons su nouer tous ensemble ; architectes, Groupe Rougeot et notamment son directeur général, David Guio et les équipes des bureaux d’études, celle de Batiserf comme de B27… – la maîtrise technique affirmée par cette réalisation a probablement aussi joué en faveur de notre projet.